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sauvons l'OLRAP!

1 novembre 2009

L'OLRAP un an après : le changement dans la continuité

Un an après de lourdes menaces de mise en liquidation judiciaire,

après la très forte mobilisation de tous les musiciens de notre orchestre, de l'ensemble de la profession, de notre public, de l'association Défense & Rayonnement de L'OLRAP ainsi que de tous les citoyens soucieux de la préservation de la musique vivante,

après de nombreuses audiences au Tribunal de Grande Instance d'Avignon pour finalement parvenir à un accord sur un plan de sauvegarde valant pour engagement de la part de  nos quatre tutelles,

il semble que l'histoire bégaie à nouveau. En témoignent les articles ci-dessous publiés aujourd'hui dans la presse locale:

 L'orchestre lyrique d'Avignon en cessation de paiement ?


Publié le dimanche 1 novembre 2009 à 14H37

Sur les quatre organismes de tutelle, seule la mairie traîne des pieds.

Nouveau coup dur pour les musiciens de l'orchestre lyrique Région-Avignon: la menace de cessation de paiement. Et c'est à se demander si le concert du nouvel an aura bien lieu

. Photo Archives A. Esposito

Et si le traditionnel concert du premier de l'an n'avait pas lieu? Pure fiction? Que nenni. Même si Philippe Grison, délégué général de l'Orchestre philharmonique Région Avignon (OLRAP), se défend bien d'envisager le pire, la nouvelle situation financière (et par ricochet judiciaire) de l'OLRAP, présente tous les critères pour une… cessation d'activité.

"Sur les quatre collectivités appelées à soutenir financièrement l'orchestre, à savoir l'État, le Conseil régional, le Conseil général et la municipalité d'Avignon, nous explique Philippe Grison, seule cette dernière n'a toujours pas honoré le solde de sa contribution. Pourquoi? Je m'interroge. D'autant que l'orchestre a présenté depuis l'audience d'homologation au mois de mars 2009 devant le TGI d'Avignon une démarche artistique dynamique, de grande qualité. Démarche qui a toujours eu l'assentiment de tous".

Toujours selon Philippe Grison, la part de la Ville s'élève à ce jour à 684.000 euros. "Malheureusement,ajoute-t-il,le passif cumulé de l'orchestre se monte à 660000 €. Dans ces conditions, je suis dans l'impossibilité de payer les salaires pour le mois de novembre. Or, il suffirait que la Ville respecte ses engagements pour que la situation ne soit plus désespérée! Actuellement, j'en suis rendu à convoquer un Conseil d'Établissement extraordinaire"

Une situation ubuesque

De son côté, Jacques Crespy, président de l'association, ajoute: "Nous sommes devant une situation ubuesque. D'un côté, la Région et le Département ont payé la subvention mais n'ont pas signé la convention, de l'autre la Ville n'a pas payé mais a signé la convention! L'orchestre est pris en otage entre des raisons politiques et des raisons administratives. Que chacun se mette face à ses responsabilités. Personnellement, j'ai pris les miennes!"

Pour sa part, et en attendant une probable réunion qui doit avoir lieu lundi sur le sujet, la Ville répète ce qu'elle a déjà dit: elle ne veut pas s'engager plus avant si la Région et le département ne signent pas la convention, comme il est d'usage depuis une trentaine d'années. Pour Frédéric Béthune, représentant du personnel de l'orchestre, "les désaccords autour de la convention quadripartite sont un faux problème qui ne peut justifier une telle attitude. La Ville avait pourtant validé ce Plan avec les autres collectivités en conseil d'administration acceptant ainsi l'intégralité de son contenu. Ce plan a été ensuite homologué par le tribunal. Aucune collectivité ne peut s'y soustraire, au risque de devoir endosser la responsabilité de la disparition de l'orchestre!"

Philippe Grison ne cache pas sa colère."Si la mairie ne révise pas sa position dans les jours qui viennent,dit-il, l'orchestre va se retrouver en cessation de paiement. À moins que nous décidions de déposer plainte contre X pour harcèlement". Une nouvelle partition est peut-être en train de s'écrire.

Hervé Aujames (haujames@laprovence-presse.fr) (La Provence du 1/11/09)

L'avenir de l'orchestre régional ne tient qu'à un fil

L'orchestre lyrique de région Avignon-Provence (Olrap) est, une nouvelle fois, au bord du gouffre. La mairie d'Avignon bloque, en effet, une subvention de 640000€ (elle a déjà versé 500000€). Un retard qui menace la survie de la structure à en croire ses responsables.

« On a payé les salaires d'octobre avec un découvert, mais aujourd'hui on n'a plus les moyens. On a des fournisseurs, des annonceurs, on a des tas de choses à payer. C'est une entreprise », s'inquiète Jacques Crespy. Dès lundi, le président de l'Olrap va d'ailleurs saisir l'avocat de la structure. Le tribunal doit être informé de l'incapacité de l'orchestre à pouvoir exécuter son plan de sauvegarde.

Un risque de liquidation judiciaire

Un gros risque pour l'Olrap, qui pourrait être mis en liquidation pure et simple.

« Une situation abracadabrante », de l'aveu même du délégué général de l'Olrap, nommé en début d'année par le ministère de la Culture. Avec l'homologation d'un plan de sauvegarde, en début d'année, par la justice, la structure avignonnaise pensait, en effet, avoir tourné la page de deux décennies d'ennuis financiers. Il n'en est rien.

« Les tutelles [mairie, département, région, Etat, Ndlr] y sont allés à reculons et depuis nous constatons périodiquement des réticences », déplore Frédéric Béthune. Le représentant du personnel de l'Olrap cite, pêle-mêle, les reculades du conseil général de Vaucluse et de la Région qui ont tout bonnement refusé de voter ce plan triennal, comme elles s'y étaient pourtant engagées. Elles lui ont, finalement, préféré des accords bipartites annuels en échange de leur subvention.

Un casus belli pour la municipalité d'Avignon, qui a vu dans ce revirement une « rupture unilatérale des accords ». Comble du paradoxe, elle a aussitôt gelé ses crédits, alors qu'elle était pourtant la seule à avoir entériné le plan de sauvegarde.

« Ubuesque », se désole le président de l'Olrap.

« Sans accord collectif, ce n'est pas pilotable »

Fierté mal placée ou véritable débat idéologique. Frédéric Rogier, adjoint au maire d'Avignon chargé de l'Olrap, plaide la bonne foi. « Débloquer l'argent tout de suite n'offrirait aucune vision au-delà de décembre. C'est reculer pour mieux sauter. C'est un système sans fin. S'il n'y a pas d'accord collectif, chacun fait comme il veut, chacun fait son programme, ce n'est pas pilotable. Ça pourrait même mal se terminer », prévient-il.

« Un faux prétexte », selon le délégué général de l'orchestre.

« On n'a pas besoin que la convention quadripartite soit signée pour débloquer les fonds.

Il faut que les politiques se rendent compte que l'Olrap est en péril » martèle Philippe Grison.

Pour le président Jacques Crespy, les jours de l'Olrap sont désormais comptés. « Il faudrait que la situation soit réglée la semaine prochaine », insiste-t-il.

Le responsable en appelle au préfet de Vaucluse pour débloquer la situation.

Jean-François Garcin (Le Dauphiné Libéré du 1/11/09)


Une fois de plus, l'OLRAP et ses musiciens se retrouvent les jouets des rivalités politiques, des pré-campagnes électorales, des règlements de comptes mesquins, des concours régionaux de mauvaise foi entre élus de tous bords : lamentable irresponsabilité...

 

 

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2 juin 2009

Communiqué des musiciens de l'OLRAP

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concert du 16 octobre 2008

POINT SUR LA SITUATION DE

L'ORCHESTRE LYRIQUE DE REGION AVIGNON PROVENCE

Le Tribunal de Grande Instance d'Avignon a homologué

le Plan de Sauvegarde qui doit créer les conditions

de la poursuite de notre activité.

 

L'OLRAP vient de traverser un épisode déterminant de son histoire.

Rappel des évènements :

Confronté à de graves problèmes financiers qui ont pour origine un niveau de subventions historiquement insuffisant, l'OLRAP a été placé en avril 2008 en procédure de sauvegarde.

Dés lors, son existence était menacée, car faute de pouvoir valider un plan de redressement susceptible d'apporter des solutions durables, le Tribunal de Grande Instance pouvait à tout moment prononcer sa mise en liquidation judiciaire.

Le Plan de Sauvegarde proposé par l'administrateur judiciaire en septembre 2008 fut contesté par nos autorités de tutelles (État, Ville d'Avignon, département de Vaucluse et Région PACA). Dans ces conditions, il y avait peu d'espoir quant à l'issue de cette procédure.

Les musiciens de l'Orchestre, leur chef Jonathan Schiffman et l’Association de Soutien “Défense et Rayonnement de l’OLRAP” ont entrepris une campagne de sensibilisation et d'information auprès des médias, du public et plus largement de tous les citoyens soucieux de défendre les outils de diffusion de la Musique Vivante.

L'énergie et l'enthousiasme déployés par tous ont insufflé une mobilisation sans précédent dont le point culminant fut l'extraordinaire concert de soutien du 16 octobre 2008. Ce concert qui réunit 280 musiciens venus de tous les orchestres français, 12 solistes prestigieux et plusieurs chefs de renommée internationale, le tout présenté par notre ami François Castang, restera à jamais gravé dans nos cœurs.

L'émotion suscitée par la situation de l'OLRAP a pris une dimension européenne lorsque, répondant à l'intervention de Benoît Machuel, (secrétaire général de la FIM Fédération Internationale des Musiciens) au congrès de Johannesburg, de nombreux orchestres européens ainsi que leurs chefs nous ont encouragés dans notre lutte en nous adressant des messages de soutien.

L’ampleur de cette mobilisation, le succès de la pétition (plus de 16 000 signatures) et tous les témoignages de solidarité des personnalités du monde culturel ont infléchi la position de nos autorités de tutelle. A l’issue de la réunion du 20 octobre 2008, celles-ci ont déclaré : « les collectivités publiques affirment unanimement leur attachement à la poursuite de l’activité de l’Orchestre et leur volonté commune  de participer à sa sauvegarde. »

Épilogue :

Le nouveau Plan de Sauvegarde élaboré par notre délégué général M. Grison a été homologué par le tribunal le 14 avril 2009. Ce plan repose principalement sur les points suivants :

  • augmentation de 600 000 € du niveau des subventions à partir du 01/01/2009.

  • augmentation du budget annuel de 1,5 % pendant trois ans (durée du plan).

  • accords par lesquels les salariés renoncent au litige prud’homal ainsi qu'au rattrapage des salaires/2008 et acceptent une application modérée de la CCNEAC.

  • en contrepartie, le licenciement des cinq musiciens prévu dans le plan initial est gelé pendant 12 mois et par conséquent exclu du  nouveau plan de sauvegarde.

La réussite de la sauvegarde et du redéploiement de l'OLRAP est maintenant conditionnée au respect  des engagements pris par chacun.

La mobilisation du monde culturel, acteurs et spectateurs, a eu pour effet de changer le cours de l’histoire de notre Orchestre.

Cet élan de solidarité a puisé sa force dans la conviction que l’engagement individuel mis au service du Collectif pouvait transformer nos destins.

Restons mobilisés pour défendre l’Accessibilité à la Culture, la Qualité et la Diversité Culturelle partout là où elle sont menacées.

Merci pour votre précieux soutien.


Les Musiciens de  l’OLRAP, Orchestre Lyrique de Région Avignon Provence.


17 mai 2009

Dernière audience au T.G.I.

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Le mardi 14 avril dernier se déroulait l'ultime audience concernant l'OLRAP dans le cadre de la procédure de sauvegarde. La séance avait pour objectif de mesurer les progrès accomplis dans l'élaboration et l'acceptation du plan proposé par le délégué général de l'orchestre, M. Philippe Grison, ainsi que de procéder à l'homologation dudit plan.

Le tour de table désormais habituel a permis à la cour de constater que les accords évoqués le 24 février lors de la précédente audience, engagements pour l'essentiel généraux, souvent oraux ou conditionnés, se trouvaient maintenant confirmés par écrit. Les différents participants émettaient des avis favorables sollicitant l'approbation du tribunal.

Au terme de débats somme toute assez consensuels et plutôt bien accueillis par la cour, la séance était levée dans une impression générale de soulagement, dans l'attente néanmoins du prononcé du jugement du vendredi suivant.

Dans le document du 17 avril, le Tribunal de Grande Instance déclare donc que « le plan proposé pour l'apurement des dettes de l'association OLRAP sur trois ans est compatible avec ses perspectives financières, assainies par les efforts conjugués des salariés, de l'État et des collectivités territoriales. »

Il souligne également que le plan est « accepté par la très grande majorité des créanciers. Il devra alors être homologué. »

En outre la cour « donne acte à l'OLRAP de ce que la suppression envisagée de cinq postes de musiciens a été gelée dans le cadre de l'accord d'entreprise du 20 février 2009.»


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25 février 2009

Une avancée significative

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Dans notre série « les mardis du T.G.I. », l'audience du 24 février, contrairement aux précédentes, nous a permis de constater une évolution de la situation de l'OLRAP qui semblait stagner depuis des mois. Plusieurs éléments positifs présentés hier ont permis au juge et à l'administrateur judiciaire de parler d'avancées significatives dans la procédure de sauvegarde.

Habemus Papam

Conformément à sa promesse lors de l'audience du 27 janvier, l'assemblée générale de nos 4 tutelles a effectivement procédé dès le lendemain à la nomination d'un président pour l'OLRAP, en la personne de M. Jacques Crespy. C'était là une des exigences du T.G.I. pour juger de la bonne volonté des partenaires. Un administrateur, M. Philippe Grison a été également désigné pour une mission de six mois, renouvelable pour la saison 2009-2010  : deuxième bon point pour l'OLRAP.

Une enveloppe un peu réduite

Le nouveau délégué général s'est vu dès lors confier la préparation d'un plan de restructuration dans le cadre d'une augmentation des subventions limitée à la somme  de 600 000 €. C'est le chiffre qui circulait  en coulisse depuis la réunion des élus du 20 octobre 2008, point d'accord de départ qui est devenu ... le point d'arrivée. On se souvient que le montant estimé par l'administrateur judiciaire était en dernier lieu de 785 000 € pour assurer la viabilité de l'orchestre... Alors ?

Le plan B

Monsieur Grison a donc dû élaborer un projet sur trois ans en équilibre mais « moins onéreux », ce qui implique davantage de contraintes et de sacrifices, ainsi que des marges de manœuvre beaucoup plus étroites, même si l'engagement pour une augmentation annuelle du budget de 1,5 % peut nous rassurer quelque peu.

Un accord a minima

Les musiciens ont alors accepté par un accord collectif un certain nombre de renoncements et d'abandons de leurs droits sur le plan salarial : prise en compte réduite (quasiment de moitié) de l'ancienneté dans la nouvelle grille proposée, abandon de l'application de la revalorisation pour l'année 2008, clôture de la procédure prud'homale pour les plaignants.

Condition sine qua non

Cet accord d'entreprise n'a pu être obtenu qu'à la condition expresse de la garantie du maintien (à titre temporaire malheureusement) des postes jugés excédentaires par rapport à la tablature à 39 (« formation Mozart ») et avec l'assurance que les licenciements envisagés dans le plan initial ne soient plus à l'ordre du jour... Nous sommes tous bien conscients du caractère provisoire d'une telle mesure, car l'idée des gestionnaires d'un orchestre « réduit » est très loin d'être abandonnée, et le « gel » des postes est peut-être bien lui aussi saisonnier.

Les différents éléments ci-dessus ayant été présentés aux tutelles de l'OLRAP et acceptés par icelles lors de l'assemblée générale du lundi 23 février, le Tribunal de Grande Instance a pu apprécier hier la présentation par l'administrateur judiciaire des progrès accomplis dans le respect du calendrier de la procédure de sauvegarde. Satisfait semble-t-il de l'avancement des travaux et des réponses des différents intervenants à ses questions, il a ordonné le renvoi à l'audience du mardi 14 avril pour l'homologation du plan proposé.

27 janvier 2009

Le mardi, c'est T.G.I. (encore et toujours)

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Certes, l'article d'aujourd'hui, tout autant que son titre, risque fort de présenter un léger goût de réchauffé aux lecteurs attentifs au sort de notre orchestre. Malheureusement rien, dans les faits, ne peut nous épargner cette fâcheuse impression de déjà-vu et d'immobilisme.

Bref résumé des épisodes précédents d'un feuilleton judiciaire devenu un peu plat :

Le 23 septembre 2008 : le Tribunal donne trente jours aux tutelles de l'OLRAP pour s'engager à augmenter de manière substantielle leur financement afin d'éviter la mise en liquidation judiciaire et  permettre de mener à bien le plan de restructuration.

Le 28 octobre 2008 : pas de greffier: report = une semaine de gagnée/perdue.

Le 4 novembre 2008 : devant l'absence de tout engagement formel écrit de la part des collectivités partenaires, le Tribunal de Grande Instance renouvelle la période d'observation pour une durée de six mois. D'ici à cette date, les autorités de tutelles devront procéder à la désignation d'un président pour l'OLRAP et à la nomination d'un délégué général par le conseil d'administration. Elles devront également présenter à l'audience un engagement chiffré assurant des ressources certaines et pérennes pour l'orchestre.

Le 16 décembre 2008 : une fois encore, la justice est dans l'obligation « de constater que les autorités de tutelle de l'OLRAP n'ont toujours pas pris la mesure de l'urgence s'attachant au règlement des difficultés puisque, loin d'être en état de proposer un plan de redressement, l'OLRAP n'est toujours pas dotée à ce jour d'un représentant légal ni d'un budget pérenne faute d'engagements formels et chiffrés. »

Aujourd'hui 27 janvier 2009 : aucune des demandes du tribunal n'est réalisée, puisque l'assemblée générale de l'association de gestion de l'OLRAP ( 4 membres seulement: État, Ville, Département, Région ) ne se réunira que ...demain 28 janvier pour procéder au remplacement du président démissionnaire depuis le 23 septembre..

En conséquence, et au vu des maigres informations obtenues par le juge quant à la ferveur de l'engagement de nos tutelles pour le budget 2009 notamment, le Tribunal ordonne le renvoi de la procédure au mardi 24 février.

Belle patience....

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22 décembre 2008

De qui se moque-t-on (le plus) ?

justice

FAITS ET PROCÉDURE

" Par jugement rendu le 30 avril 2008, le TGI a ouvert une procédure de sauvegarde de l'association de gestion de l'Orchestre Lyrique de Région Avignon Provence.

Une période d'observation a été ouverte pour six mois puis renouvelée pour la même durée par jugement du 4 novembre 2008.

L'affaire a été rappelée à l'audience du 16 décembre 2008 pour s'assurer que l'association soit dotée d'un représentant légal et de ressources certaines et pérennes par un engagement chiffré des autorités de tutelle.

L'administrateur judiciaire a fait état des avancées positives du dossier : versement par l'Etat d'une subvention exceptionnelle et avancée des négociations avec les salariés afin d'envisager une issue transactionnelle aux litiges en cours.

Il souligne cependant que les tutelles n'ont pas encore désigné le représentant légal de l'association ni pris d'engagement chiffré.

Il est demandé le renvoi de la procédure."

MOTIVATION

" La procédure de sauvegarde est engagée depuis le 30 avril 2008 et doit donc parvenir à une solution définitive avant le 30 avril 2009.

Force est de constater que les autorités de tutelle de l'OLRAP n'ont toujours pas pris la mesure de l'urgence s'attachant au règlement des difficultés puisque, loin d'être en état de proposer un plan de redressement, l'OLRAP n'est toujours pas dotée à ce jour d'un représentant légal ni d'un budget pérenne faute d'engagements formels et chiffrés.

Il y a donc lieu d'ordonner le renvoi de la procédure à la prochaine audience fixée le mardi 27 janvier 2009, pour s'assurer que la volonté des autorités de tutelle est bien de parvenir au redressement de la situation de l'OLRAP. "

Ça se passe de commentaire !


21 novembre 2008

Pétition : vers les 16000

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C'est aujourd'hui que Georges Attia, président de l'Association Défense et Rayonnement de l'O.L.R.A.P. remettait symboliquement à chacune de nos tutelles une copie des plus de 9000 signatures de la pétition (sur papier) en faveur de la sauvegarde de l'orchestre. Ajoutées aux plus de 6200 sur internet, nous arrivons à un total provisoire de près de 16000 !

Immense remerciement à Georges et à toute son   équipe qui se dépensent sans compter, chaque jour à nos côtés, se dévouant corps et âme dans cette entreprise.

Merci à tous les signataires pour leur témoignage de solidarité.

Et maintenant, rien n'étant acquis, comment continuer l'action, comment prolonger le soutien à une structure musicale essentielle à la vie musicale régionale ?

Tout d'abord en venant aux concerts, si possible en contractant un abonnement,

en continuant à signer (si ce n'est déjà fait) et faire signer la pétition sous ses deux formes,

en adhérant à l'Association dont la prochaine assemblée générale aura lieu le 5 décembre à 20h30 dans les locaux de l'orchestre (258 chemin des rémouleurs Z.I. Courtine Avignon).

« Celle-ci a été créée en 1994, lorsque devant les menaces qui pesaient alors, près de 250 musiciens professionnels venus de tous les orchestres français vinrent en Avignon se joindre à notre orchestre pour un mémorable concert qui résonne encore dans tous les cœurs. Cette association entend depuis être le ralliement de tous ceux qui veulent  affirmer que l'existence de l'OLRAP est non seulement une chance, mais un atout pour Avignon et sa région. Elle souhaite enfin fédérer tous ceux qui, en France, veulent que la musique soit considérée pour ce qu'elle est : un incomparable instrument de culture. » La cotisation annuelle est fixée à 15 euros.

Contacts :

Association Défense et Rayonnement de l'Orchestre d'Avignon (OLRAP) chez M. Attia, 1 chemin du Mourion 30400 Villeneuve lès Avignon tél.04.90.25.30.00

email: defenserayonnement.olrap@voila.fr

en adressant aux collectivités publiques partenaires de l'OLRAP une lettre de soutien à notre formation, courrier dont voici un exemple-modèle en pdf téléchargeable (adresses des tutelles jointes).

Texte proposé :

Mesdames, Messieurs,

L'Orchestre Lyrique de Région Avignon-Provence traverse la période la plus critique de son histoire.

Si avant le 16 décembre, ses quatre tutelles n'ont pas réussi à s'entendre pour décider de son maintien en acceptant le plan de restructuration élaboré par l'administrateur judiciaire, il sera définitivement rayé du paysage culturel français.

Par la présente, je vous demande de donner les moyens à cette formation de continuer son action de service public.

Je vous prie d'agréer, Mesdames, Messieurs, mes salutations distinguées.

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20 novembre 2008

"Les deniers de la culture"

hugo

" Personne plus que moi Messieurs, n'est pénétré de la nécessité d'alléger le budget, seulement, à mon avis, le remède de l'embarras de nos finances n'est pas dans quelques économies chétives et détestables ; ce remède serait selon moi, plus haut et ailleurs ; il serait dans une politique intelligente et rassurante, qui donnerait confiance à la France, qui ferait renaître l'ordre, le travail, le crédit... et qui permettrait de diminuer, de supprimer même les énormes dépenses spéciales qui résultent des embarras de la situation.

C'est là, Messieurs, la véritable surcharge du budget, surcharge qui, si elle se prolongeait et s'aggravait encore, et si vous n'y preniez garde, pourrait, dans un temps donné, faire crouler l'édifice social.

J'ai déjà voté et je continuerai de voter la plupart des réductions proposées, à l'exception de celles qui me paraîtraient tarir les sources même de la vie publique, et celles qui, à côté d'une amélioration financière douteuse, me présenteraient une faute politique certaine.

C'est dans cette dernière catégorie que je range les réductions proposées par le comité des finances sur ce que j'appellerais le budget spécial des lettres, des sciences et des arts. Je dis Messieurs, que les réductions proposées sur le budget spécial des lettres, des sciences et des arts sont mauvaises doublement. Elles sont insignifiantes au point de vue financier, et nuisibles à tous les autres points de vue. Insignifiantes au point de vue financier. Cela est d'une telle évidence, que c'est à peine si j'ose mettre sous les yeux de l'assemblée le résultat d'un calcul de proportion que j'ai fait. Je ne voudrais pas éveiller le rire de l'assemblée dans une question sérieuse ; cependant, il m'est impossible de ne pas lui soumettre une comparaison bien triviale, bien vulgaire, mais qui a le mérite d'éclairer la question et de la rendre pour ainsi dire visible et palpable.
Eh bien ! ce que vous ne conseilleriez pas à un particulier, au dernier des habitants d'un pays civilisé, on ose le conseiller à la France.
Je viens de vous montrer à quel point l'économie serait petite; je vais vous montrer maintenant combien le ravage serait grand.
Ce système d'économies ébranle d'un seul coup tout cet ensemble d'institutions civilisatrices qui est, pour ainsi dire, la base du développement de la pensée française. Et quel moment choisit-on ? C'est ici, à mon sens, la faute politique grave que je vous signalais en commençant.
Le moment où elles sont plus nécessaires que jamais, le moment où, loin de les restreindre, il faudrait les étendre et les élargir. Eh bien ! quel est, en effet, j'en appelle à vos consciences, j'en appelle à vos sentiments à tous, quel est le grand péril de la situation actuelle ? L'ignorance.

L'ignorance encore plus que la misère. L'ignorance qui nous déborde, qui nous assiège, qui nous investit de toute part. Et c'est dans un pareil moment, devant un pareil danger, qu'on songerait à attaquer, à mutiler, à ébranler toutes ces institutions qui ont pour but spécial de poursuivre, de combattre, de détruire l'ignorance !

Sur ce point, j'en appelle, et je le répète, au sentiment de l'assemblée. Quoi ! d'un côté la barbarie dans la rue, et de l'autre le vandalisme dans le gouvernement ! Messieurs, il n'y a pas que la prudence matérielle au monde, il y a autre chose que ce que j'appellerai la prudence brutale. Les précautions grossières, les moyens de police ne sont pas, Dieu merci, le dernier mot des sociétés civilisées.

On pourvoit à l'éclairage des villes, on allume tous les soirs des réverbères dans les carrefours, dans les places publiques ; quand donc comprendra-t-on que la nuit peut se faire aussi dans le monde moral, et qu'il faut allumer des flambeaux pour les esprits ? Un mal moral, un mal moral profond nous travaille et nous tourmente. Ce mal moral, cela est étrange à dire, n'est autre chose que l'excès des tendances matérielles. Eh bien, comment combattre le développement des tendances matérielles ?

Par le développement des tendances intellectuelles, il faut ôter au corps et donner à l'âme. Quand je dis ; il faut ôter au corps et donner à l'âme, vous ne vous méprenez pas sur mon sentiment. Vous me comprenez tous, je souhaite passionnément, comme chacun de vous, l'amélioration du sort matériel des classes souffrantes, c'est là, selon moi, le grand, l'excellent progrès auquel nous devons tous tendre de tous nos vœux comme hommes et de tous nos efforts comme législateurs.

Eh bien ! la grande erreur de notre temps, a été de pencher, je dis plus, de courber l'esprit des hommes vers la recherche du bien-être matériel, et de le détourner par conséquent du bien-être intellectuel.
Il importe Messieurs, de remédier au mal ; il faut redresser, pour ainsi dire, l'esprit de l'homme, il faut, et c'est là la grande mission, la mission spéciale du ministère de l'instruction publique, il faut relever l'esprit de l'homme, le tourner vers la conscience, vers le beau, le juste et le vrai, le désintéressé et le grand.

C'est là, et seulement là, que vous trouverez la paix de l'homme avec lui-même, et par conséquent la paix de l'homme avec la société.

Pour arriver à ce but, Messieurs, que faudrait-il faire ? Il faudrait multiplier les écoles, les chaires, les bibliothèques, les musées, les théâtres, les librairies. Il faudrait multiplier les maisons d'études pour les enfants, les maisons de lecture pour les hommes, tous les établissements, tous les asiles où l'on médite, où l'on s'instruit, où l'on se recueille, où l'on apprend quelque chose, où l'on devient meilleur, en un mot, il faudrait faire pénétrer de toute part la lumière dans l'esprit du peuple, car c'est par les ténèbres qu'on le perd.

Ce résultat, vous l'aurez quand vous voudrez. Quand vous le voudrez, vous aurez en France un magnifique mouvement intellectuel, ce mouvement, vous l'avez déjà ; il ne s'agit pas de l'utiliser et le diriger, il ne s'agit que de bien cultiver le sol. L'époque, est une époque riche et féconde ; ce ne sont pas les intelligences qui manquent, ce ne sont pas les talents, ce ne sont pas les grandes aptitudes, ce qui manque, c'est l'encouragement enthousiaste d'un grand gouvernement.

Je voterais contre toutes les réductions que je viens de vous signaler, et qui amoindriraient l'éclat utile des lettres, des arts et des sciences.

Je ne dirai plus qu'un mot aux honorables auteurs du rapport. Vous êtes tombés dans une méprise regrettable ; vous avez cru faire une économie d'argent, c'est une économie de gloire que vous faites. Je la repousse pour la dignité de la France, je la repousse pour l'honneur de la République."

(Discours à l'Assemblée Nationale du 10 novembre 1848 du député Victor Hugo)

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18 novembre 2008

Un premier bilan du Forum d'Avignon 2008

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À l'occasion de cette grand-messe, nous souhaitions informer pacifiquement les divers participants ainsi que les journalistes ayant fait le déplacement, de l'existence en Avignon d'une structure culturelle permanente en grande difficulté : l'O.L.R.A.P., toujours menacé de liquidation judiciaire.

Malheureusement, les impératifs de sécurité, appliqués avec diligence par les forces de police, ne nous ont guère permis d'approcher les uns et les autres, éloignés que nous fûmes à plus d'une cinquantaine de mètres des points de passage et de rendez-vous de ces personnalités éprises comme nous de culture.
Voilà donc tout ce que l'on peut en dire du point de vue d'un avignonnais ordinaire...

16 novembre 2008

Avignon, ville de congrès

La cité des Papes est décidément un haut-lieu de parole, et pas seulement théâtrale, puisqu'après l'accueil du sommet des ministres des Affaires Étrangères de l'Union Européenne début septembre, un colloque rassemblera les 4 et 5 décembre prochains l'ensemble des gestionnaires (sic) des sites labellisés « Patrimoine Européen ».

Le « Davos de la culture »

Mais dès ce soir, notre ville accueille les 250 participants au « Forum d'Avignon 2008 ». Déjà évoqué ici il y a quelques semaines, cet événement médiatique à plus d'un titre est organisé dans le cadre de la présidence française de l'Union Européenne. Il réunira des personnalités de la culture, de l'économie et des médias venues du monde entier. On se souvient que l'intitulé choisi pour cette session était « la culture, facteur de croissance ». Mais depuis la présentation officielle du 23 septembre dernier, la conjoncture économique a influé quelque peu sur la thématique, comme en témoigne le titre nettement moins ambitieux de  l'article de l'AFP d'aujourd'hui : « la culture, un investissement à ne pas sacrifier ». Le programme prévisionnel a donc été légèrement mis à jour. Parmi les sujets prévus : "Culture, crise et progrès", “La culture à la lumière de la crise", "la création, levier de croissance", "Culture-marché, couple infernal”.

À chacun son forum

L'agenda des festivités semble laisser tout loisir aux invités de rejoindre demain lundi à 19h30  la salle Benoît XII pour le Contre-Forum organisé dans une optique très différente. Beaucoup moins médiatisé que le Davos « In », cette sorte de « Off » souhaite mettre l'accent sur « la culture comme facteur d’émancipation des peuples, d’ouverture aux autres, instrument de partage et d’échange, la culture revendiquée comme une exception hors des intérêts financiers et des notions de rentabilité, la culture facteur de cohésion sociale, la culture, droit fondamental universel pour tous, au même titre que l’éducation, la santé... ». Les débats porteront sur « la culture et l'argent » et « les dérives de l'enseignement artistique ».

Et l'OLRAP dans tout ça ?

L'orchestre, pas plus que son directeur artistique, n'étant invités à ce « Davos » (qui n'est pas ouvert au public), nous rappellerons que la culture est selon nous, comme le disait Jean Vilar du théâtre,  « une nourriture aussi indispensable à la vie que le pain et le vin... [il/elle] est donc, au premier chef, un service public. Tout comme le gaz, l'eau, l'électricité. » Certes, le gaz, l'eau et l'électricité ont un prix, mais la conception de la culture en tant qu' investissement est nécessairement associée, si les mots ont toujours un sens, aux notions de profit et de rentabilité; notions qui, appliquées au service public et a fortiori à l'art, nous conduisent sur une pente dangereuse dans une société de plus en plus gouvernée par une marchandisation généralisée. Le simple énoncé du thème du débat de mardi matin : « une nouvelle économie du bien culturel » ne peut qu'inquiéter un artiste.

Quant à ce qui nous préoccupe par ces temps difficiles, terminons par un proverbe :

« Le bavardage est l'écume de l'eau, l'action est une goutte d'or ».


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sauvons l'OLRAP!
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