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sauvons l'OLRAP!
20 octobre 2008

Lyrique de Région

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Orchestre d'Avignon, OLRAP, Orchestre de l'Opéra d'Avignon, Orchestre des Pays de Vaucluse, autant de termes utilisés dans la rue et lus sur des programmes ou des affiches lors de nos déplacements.

Alors, OLRAP = orchestre d'Avignon ? C'est une facilité, un abus de langage qui existe partout ailleurs et fonctionne comme un raccourci utile, mais simplificateur, une inexactitude à tout le moins porteuse d'ambigüité. Cette dénomination devient problématique dès lors que les pouvoirs en charge de la structure contestent ou souhaitent renégocier leur participation financière en jouant sur les mots et avec les réalités du terrain. Cette approximation pose cependant la question de notre identité.

L'OLRAP est né en 1982 de la volonté de la municipalité de se doter d'une formation à plein temps à vocation essentiellement lyrique en la professionnalisant davantage et en élargissant les bases de son financement ainsi que sa diffusion géographique. À l'origine l'OLRAP était donc (très) « lyrique » dans son fonctionnement et (assez) « régional » dans son financement, la ville ayant néanmoins de tout temps assumé une part importante de la charge financière.

Les choses ont évolué depuis. L'activité lyrique, très importante à l'époque (72 représentations pour 20 ouvrages en 1982-1983) a progressivement décru pour atteindre en 2008-2009 18 représentations pour 9 ouvrages impliquant l'orchestre. Si le temps de préparation pour chaque série  n'a pas été sacrifié (à peu près le double de celui d'un concert symphonique), le nombre de représentations par ouvrage a systématiquement diminué, passant de 3 à 2 pour les opéras et de 4 à 2 pour les opérettes.

Le temps ainsi libéré et les contraintes de la convention avec l'Opéra allégées ont permis à l'orchestre de davantage répondre aux demandes du Département et de la Région, malgré des moyens financiers déjà insuffisants.

À l'heure où l'existence même de notre orchestre est menacée, les questions-clés de la nature et de la fonction de la structure se trouvent à nouveau posées. Le nom de baptême qui lui a été attribué (pas très euphonique, reconnaissons-le) témoigne bien de cette dualité : lyrique, il le reste par son activité régulière au sein de l'Opéra-Théâtre d'Avignon autant qu'à l'extérieur (saison de Vichy, Festival de Lacoste); régional il l'est devenu au fil du temps, pas assez certainement, eu égard au quasi-désert musical de certaines zones de notre région. Par ailleurs les musiciens ne sont pas responsables de la mollesse, de l'inaction, du désintérêt et du manque d'imagination de tous ceux qui président et concourent théoriquement à l'existence de l'orchestre et à son développement.

Cette « exception » musicale de l'OLRAP, à la fois lyrique et régional, n'est pas une anomalie et ne doit pas être vécue comme une contradiction indépassable. Il convient de marier les deux missions. À côté de prestations symphoniques extra-muros, la diffusion régionale de l'opéra a été largement sous-développée. Pour nous l'opéra n'est pas mort. Il n'est pas non plus voué à être un  « art de centre-ville » réservé aux classes supérieures. Notre rôle est de  faciliter un accès pour tous à cet aspect de la culture européenne. Nous devons faire évoluer ses modes de diffusion. À titre d'exemple, deux tournées seulement (en 1990 et 2002) ont permis de représenter le Cosi Fan Tutte de Mozart dans notre région et même au-delà. Certains types d'ouvrages voyagent plutôt bien, à condition d'être conçus dans cette optique (décors, mise en scène, etc). Les coproductions avec d'autres maisons d'opéra ne doivent pas empêcher la création d'un réseau régional de diffusion de l'art lyrique pour le plus grand bénéfice de tous.

Alors, l'OLRAP, orchestre d'Avignon ? Oui, mais pas seulement; c'est aussi l'orchestre des vauclusiens et de tous les provençaux, l'État (qui par ailleurs finance largement les nombreux orchestres de la capitale) ne devant pas pour autant se défausser de ses responsabilités.

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Commentaires
B
une amie marseillaise qui se navre
M
Bravo pour cet exposé clair, on comprend mieux; quant à changer le nom, maintenant qu'il est connu, même s'il est moche je crois qu'il faut le garder; "jamais vilain nez n'a déparé beau visage" dit-on, gardez votre nom et faites rayonner votre formation sans chirurgie esthétique.
A
Si votre orchestre est maintenu en vie (ce que nous sommes apparemment nombreux à souhaiter, si l'on en juge par le volume de messages de soutien rassemblés ces derniers jours) NE SERAIT-IL PAS TEMPS DE REPENSER LE NOM DE VOTRE FORMATION?<br /> Olrap est un nom bien trop long,lourd et franchement très laid, que vous traînez comme un boulet depuis de nombreuses années. <br /> A croire que les "géniteurs" de ce petit orchestre ont été aussi peu inspirés dans le choix de la dénomination de leur progéniture que dans l'évaluation globale de son financement et de son enveloppe budgétaire.<br /> Vite, changez tout si vous continuez à vivre !
sauvons l'OLRAP!
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